
Retour de voyage | La Mongolie, entre immensité et rudesse
Des routes cahoteuses, des yourtes perdues dans la steppe, des rituels chamaniques puissants…
Un souffle d’authenticité que je ramène avec moi.
Je rentre de mon deuxième voyage en Mongolie, une terre qui reste profondément gravée en moi. Deux semaines intenses, au rythme de ce pays rude et magnifique, entre capitale, steppes infinies et rencontres avec les traditions chamaniques.
Nous avons commencé notre périple par deux jours à Oulan-Bator, une ville en pleine effervescence où tumulte citadin et héritage spirituel se côtoient. Nous avons visité des temples, un musée retraçant l’histoire et la culture mongole, et eu la chance de rencontrer deux chamanes dès le début du voyage. Une première immersion dans un univers à la fois mystérieux, brut et puissant. Puis, cap vers le nord, direction Tsagaan Nuur, aux portes de la taïga. Le chemin fut une aventure en soi : une nuit dans un train-couchette, un premier petit-déjeuner dans la steppe, puis trois jours de route, dont deux sur des pistes chaotiques, comme une préparation initiatique avant d’atteindre notre destination.
Dans ce camp de yourtes, entourés de troupeaux en liberté et de paysages bruts, nous avons rencontré une chamane principale, ainsi que d’autres chamanes de la région, chacun avec une énergie et une approche distincte. Au total, cinq chamanes, cinq manières différentes de se relier à l’invisible : médiumnité, divination par les os et les pierres, transe au tambour avec incorporation d’esprits, numérologie, prières bouddhiques et reliance aux esprits de la nature. Nous avons aussi vécu plusieurs rituels de purification : fumigation, méditation entourée de bougies, et même l’utilisation de la vodka et sel comme élément de nettoyage et d’offrande. Des expériences parfois déconcertantes, mais toujours profondément vraies.
La Mongolie, c’est l’immensité brute : des steppes à perte de vue, des rivières et des lacs étincelants, des troupeaux libres, des aigles et des milans dans le ciel. C’est aussi un peuple simple, accueillant, forgé par des conditions de vie exigeantes. Naraa Dash, notre guide et interprète – qui a également accompagné Corinne Sombrun – a marqué notre séjour de son empreinte : profondément attachée à ses racines, à sa terre, aux ancêtres et à la culture chamanique, elle nous a transmis tout cela avec force et passion, parfois avec une rudesse tranchante. À travers elle, j’ai senti combien la Mongolie est une terre d’authenticité, où les vérités sont franches, sans détour, et où les personnalités se révèlent dans toute leur intensité.
Quand nos chemins se rejoignent
Au fil des rencontres, une chose m’a profondément surprise : les chamanes mongols ont reconnu ma pratique comme étant elle aussi du chamanisme. Pour eux, les supports sont les pierres, les ossements, les prières ou les textes sacrés. Pour moi, ce sont l’analyse et le dessin de l’aura, le travail avec les mains, le ressenti énergétique. Mais derrière ces formes différentes, c’est le même geste : lire les énergies, les interpréter, et offrir des clés de compréhension et de guérison.
Ils ont également reconnu mon lien avec les esprits, en évoquant ma capacité d’incorporer des forces puissantes et de transmettre les messages des esprits de la nature — ce que je pratique régulièrement dans mes accompagnements, notamment à travers le channeling.
En Mongolie, la transe chamanique se vit principalement au son du tambour, qui permet au chamane de laisser place aux esprits et de les incorporer. C’est une expérience impressionnante, où l’on sent véritablement que le corps devient le véhicule d’une présence plus grande.
De mon côté, je connais aussi cet état par d’autres voies telles que les états de conscience modifiés. Je les explore à travers l’hypnose, les rêves éveillés, ou encore les projections de conscience dans des objets, des organes, des archétypes. Autant de manières différentes d’entrer dans la transe, de quitter le mental pour s’ouvrir à une autre dimension du vivant.
Cette reconnaissance a été pour moi comme un miroir puissant. Elle m’a permis de sentir que mes pratiques s’inscrivent elles aussi dans une lignée universelle du chamanisme. J’appelle cela le néochamanisme : une voie moderne, enracinée dans les traditions, mais adaptée à notre culture et aux besoins du monde occidental.
L’Holisyntonie™, un chemin de reliance
Et c’est là que se fait pour moi le lien avec l’Holisyntonie™. Ce que j’appelle néochamanisme, je le vis et je l’explore à travers cette approche, qui place au cœur la connexion au vivant, aux rythmes de la nature et à l’équilibre entre les plans.
Durant le voyage, j’ai eu l’occasion d’incarner cette approche au sein du groupe, en me laissant guider par mes intuitions et mon ressenti pour soutenir en arrière-plan. Le groupe était d’ailleurs magnifique : bienveillant, accueillant, riche de partages et de chaleur humaine. Cela m’a confirmé que l’Holisyntonie™ n’est pas seulement une méthode, mais une manière d’être et de se relier, à soi, aux autres et au vivant.
Je suis en formation continue dans cette voie, et c’est en l’intégrant pas à pas que j’accompagne les personnes. Concrètement, cela se traduit par des expériences, des rituels, des libérations émotionnelles, des pratiques énergétiques, des espaces de parole et d’écoute qui ouvrent à une harmonie plus profonde.
Ce que la Mongolie m’offre
Ces voyages en Mongolie sont bien plus qu’une immersion dans une autre culture : ils sont une initiation à la rudesse et à la beauté de la vie, dans ses formes les plus brutes. Les steppes infinies, les visages francs, les rituels puissants et les vérités tranchantes m’ont rappelé combien il est essentiel de revenir à la présence, la simplicité, la reliance...
J’en reviens avec le cœur nourri, le regard élargi, et un alignement émotionnel rare, profondément concret. La Mongolie m’a donné l’envie de me reconnecter encore davantage à nos racines, à la Terre-Mère, aux esprits de la nature, et de vivre encore plus en accord avec le rythme du vivant.
Je ramène aussi de ce séjour une compréhension plus incarnée et le désir de proposer des rituels concrets, des pratiques ancrées dans la matière, pour accompagner les personnes de manière toujours plus alignée.
La Mongolie restera pour moi un souffle d’authenticité, une empreinte de force, et une invitation à m’incarner pleinement, relié à la nature comme aux gestes les plus simples du quotidien. Une invitation à marcher sur cette terre avec plus de justesse, de conscience et de reliance.